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le blog du Pays de Thorame
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9 octobre 2009

Troins, une ancienne communauté villageoise oubliée dans la vallée de l'Issole.

100px_Blason_TroinsQui connait encore le village  de Troins dans la vallée de l'Issole ? Cette ancienne communauté, isolée des "grands axes", se trouve pourtant à deux pas de nos villages. Elle partage une partie de son histoire avec Saint-André qu'elle a rejoint définitivement après la Révolution vers 1791.

Aujourd'hui les différents sites d'implantation de l'ancienne communauté sont à l'abandon complet, pourtant ils mériteraient un minimum de mise en valeur et même de sauvegarde (pas une reconstruction, mais simplement préserver l'existant), je pense notamment à la petite église qui présente encore quelques points d'intérêt de par son architecture. D'après mes connaissances, le "chef-lieu" a du être habité tardivement jusque dans la première moitié du XXe siècle. Le nom de Troins (parfois orthographié Troyns), est sorti des mémoires et des cartes ! Sur les cartes IGN comme le cadastre, on ne trouve que Le Seuil, ces "deux lieux" semblent confondus, bien que la distinction ne soit pas évidente à faire aujourd'hui (en l'absence de document précis), il est permis de supposer que Troins désigne le nom de la communauté dans son ensemble, et Le Seuil, le chef-lieu en particulier (c'est-à-dire un hameau avec quelques maisons agglomérées, une chapelle qui fut église paroissiale avec son petit cimetière, un petit four, et des restes de parcelles de jardins ou de vergers). Il existe des exemples similaires : on peut citer  le cas de Tartonne : où le chef-lieu s'appelle Plan-de-Chaude.

IM000055          d_tail_int_rieur_chapelle

 

 

 

 

 

Vue de la façade extérieure de l'église, remarquez les encadrements en tuf.                         Départ de voûte en tuf à l'intérieur de l'église.

La question des limites de la communauté se pose aussi, car il est difficile de dire si un deuxième site, le lieu-dit La Tour, faisait partie de la même entité. Si l'on en croit la carte (imprécise) de Cassini datant du XVIIIe siècle, ce ne serait pas le cas. Pourtant les deux lieux ne sont distants à vol-d'oiseau que d'un kilomètre. 

Ce lieu mérite également qu'on s'y arrête : situé sur éperon rocheux regardant Saint-André, une tour encore bien droite s'élève sur deux étages, elle est rongée à sa base sur ses 4 côtés, ce qui laisse craindre un effondrement progressif. Pourtant, il ne suffirait que de quelques sacs de béton et de sable et un peu de bonne volonté pour lui assurer la sécurité qu'elle mérite. La présence des tours dans la région est bien connue, mais on en ignore les subtilités. Étaient-elles en liaison visuelle entre elles comme c'est le cas ailleurs ? Comment étaient-elles gardées et par qui ? Il est difficile de répondre à ces questions en l'absence d'étude précise sur le sujet. Ces monuments remontent à une époque médiévale ancienne dont il nous est parvenu que peu d'informations. On ne peut s'empêcher de faire un rapprochement avec la tour de Piégut à Thorame-Basse, elle aussi bien conservée, mais elles ne se ressemblent pas par leur construction. Il est aussi difficile de dire si elles pouvaient communiquer, de toute évidence, il n'y a pas de contact visuel direct possible, il faudrait donc un ou plusieurs relais ; jusqu'à preuve du contraire nous n'en connaissons pas, de plus la tour de l'Issole dispose d'une large ouverture voûtée regardant vers St-André, en revanche le mur nord est aveugle, à moins qu'il y ai eu une ouverture plus haut sous la toiture.

A quelques mètres de la tour sous les broussailles on trouve les restes non moins intéressants d'une petite chapelle. Bien qu'il ne subsiste que le chœur, le revêtement très soigné du mur intérieur en pierres de tailles de petite dimension est encore visible. La disparition de l'édifice dans la végétation est plutôt récente, au milieu des années 1930, l'abside du chœur était encore bien visible (comme en témoigne une photo retrouvée dans un album de famille).

Ce lieu de la Tour est aussi connu dans l'histoire récente. Durant le Seconde guerre mondiale, une ferme située à proximité des vestiges abritait un groupe de résistants, les nazis prévenus de cette occupation ont incendié la ferme (dont on voit encore les ruines).  Sur le départ du chemin, le long de la Départementale 2, un panneau en bois rappelle le sacrifice des Résistants.

Ces lieux sortiront-ils un jour de leur sommeil ? Rien n'est moins sûr tant ils semblent méconnus. De faibles moyens financiers et matériels suffiraient pourtant à stopper l'érosion.

Pour en savoir plus et voir des photos de la Tour consulter le site personnel dédié au patronyme Trouin.

Paul Giraud

Voici le message reçu de M. Trouin :

Bonjour

Merci pour les documents joints que j'ai découvert avec intérêt.

La généalogie m'a amené à St André  ou ma grand mère L. C. est née en 1876, qui a épousé à Marseille un T. D. né à Marseille en 1881 dont l'ancêtre avait probablement quitté St André  500 voire 800 ans plus tôt.
[...]
Je n'ai visité Troins qu'une fois et encore assez rapidement, j'espère y retourner pour explorer le site plus complètement et trouver d'autres vestiges sachant qu'une trentaine de foyer ont existés dans le passé.

Les données purement généalogiques de mon site sont très incomplètes, je ne les ai volontairement pas mises à jour après avoir constaté
que d'autres sites les recuperaient pour les revendre, néanmoins je les communique à ceux qui me les demandent à titre individuel.

Cordialement
Yvon Trouin

Un autre message intéressant de C. Chaillan :

Bonjour

[...]
De façon fortuite suite à une discussion ds un repas de famille, je mes suis intéressé aux tours disséminées sur notre région (la tour (troins!), lambruisse, thorame, norante ? ...)
je me suis toujours demandé si elles communiquaient ensemble et quelles étaient leur origine après quelques googleries, je suis tombé sur votre article très intéressant sur celle de troyns.
Effectivement ces tours ne semblent pas communiquer directement mais en regardant la carte de cassini sur le site de Yvon Pierre, si l'on considère le site de Meunier , encore habité au début du siècle, comme "relais" , on arrive à mailler Lambruisse, Troyns, Thoramme, ...

Faudrait qd même vérifier ....

Cordialement

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