Quelques mots sur l'étude positionnement touristique du Haut Verdon

Cette étude a été menée par la Société Somival depuis 2008. On en a peu entendu parler (si ce n'est le message sur le site de la mairie de Thorame-Basse) contrairement à celles qui concernent le Pays A3V et le Moyen Verdon qui disposent toutes deux un blog d'information avec les documents de travail accessibles (voir messages précédent de la même catégorie). Pas grand chose non plu semble-t-il dans la presse locale. 

L'étude Somival de positionnement touristique du Haut Verdon, qu'es-aco ?

         Ce type d'étude est souvent associé à une image de technocratie peu accessible au commun des mortels. En réalité, il s'agit d'un document de travail important qui doit permettre d'anticiper au mieux le développement futur du territoire. Le diagnostic et les propositions formulées sont tout ce qu'il y a de plus concret à la fois sur la perception du territoire, l'état des lieux des acteurs et des structures et surtout les propositions pour l'avenir. Bien entendu ce sont des mesures qui doivent être discutées par les différents acteurs : professionnels, associatifs, citoyens et en dernier lieu c'est le pouvoir politique qui tranche.

Quelques éléments plus concrets 

Le diagnostic : il est prévisible et semblable dans ces grandes lignes aux territoires qui nous entourent (comme le Moyen Verdon par exemple).

         D'un côté des atouts liés à la qualité de vie, la préservation des sites naturels et un patrimoine riche, le tout inscrit dans une diversité et donc une complémentarité des espaces. On peut effectivement partager l'idée qu’il existe trois sous espaces : le Val d'Allos, pôle touristique à dominante sports d'hivers qui maintient son originalité jusque dans l'appellation de la communauté de commune, le "Haut Verdon entre Colmars et Beauvezer", plus tourné vers un tourisme estival, avec des animations nombreuses autour du pôle patrimoine que constitue Colmars, enfin le "bas de la vallée" comme on l'appelle souvant qui est le moins affirmé notamment sur le plan touristique et que l'on pourrait désigner plus directement comme "Val de Thorame" ou encore Pays de Thorame. L'identité de cet espace mériterait une attention particulière à commencer par les Thoramiens eux-mêmes ; il doit avoir toute sa place et défendre un tissu économique peut être plus fragile encore qu'ailleurs.

         De l'autre côté, on est bien obligé de constater un éparpillement des acteurs, une faible capacité à travailler ensemble d'où la difficulté majeure, sans doute, à offrir un "produit touristique" structuré et digne des attentes des visiteurs d'aujourd'hui. Les principales propositions formulées concernent donc la structuration des acteurs avec un pilotage identifié, des structures d'accueil pour les porteurs de projets, etc

Les principales pistes d'action pour les deux Thorame (mettre des points) 

• L'agriculture constitue encore un secteur important mais paradoxalement peu valorisé. On trouve sur ces communes diverses productions artisanales (charcuterie, fromages, miels, bière) qui additionnées représentent une économie à taille humaine qui répond aujourd'hui aux attentes des consommateurs tournées vers une recherche d'authenticité ou de terroir. Des perspectives nouvelles et tourner vers l'avenir à travailler donc. 
• La création d'un troisième point d'accueil est envisagée à la gare, point de passage principal, marquant l'entrée sur le territoire (première localité traversée et franchissement du pont de la Fleur).
• Les connexions et l’intégration des OT entre eux, il parait logique et nécessaire qu’ils travaillent ensemble en accordant une place égale à toutes les communes.

Point de vue plus critique sur les pistes d'actions pour Thorame

         Envisager un point d’accueil à la gare c’est logique, mais ce n’est pas une destination en soit, c’est un simple lieu de transit, un point de renvoi, ce qui n’empêche pas une certaine curiosité pour le lieu. Mais ce dont Thorame a besoin, c’est d’un projet structurant au(x) chef-lieu(x), c’est là que se situe le centre de la vie de nos communes. Des infrastructures de taille comme une base de loisirs avec la remise à flot du Lac des Sagnes est évoquée, (de même que dans l'étude récente sur la requalification de l'ubac de Cordoeil). Cela permettrait d’attirer un tourisme estival à la recherche d’un cadre agréable. Mais un projet muséographique patrimonial aurait toute sa place dans les villages-centres (des possibilités d’accueil existent).

         Au delà il nous appartiendra de trouver des connexions entre les projets et sans doute d'approfondir les liens unissant la valorisation de l'agriculture d'aujourd'hui avec patrimoine agricole présenté notamment dans le projet muséographique de la gare. Mais la richesse du patrimoine thoramien qui peut constituer un véritable levier de développement ne s’arrête pas là, les thématiques et les sites à explorer sont nombreux. Qu’allons-nous faire de N. D. du Serret ? Comment pourra-t-on lier la visite du musée avec celle du patrimoine des nos communes ? Un projet plus global, fédérateur et porteur pour nos villages tourné vers la mise en valeur du patrimoine apporterait un véritable renouveau capable de créer une dynamique collective. Pour cela, il est nécessaire de changer les mentalités d’instaurer un débat permanent et collectif.